La cité des Barons de Sillé

Aux origines

L’origine du nom de la ville « Sillé »,  fait référence au gentilice romain Silius. Serait-ce un propriétaire d’un domaine implanté sur la voie gallo-romaine reliant Le Mans à Jublains ?

La paroisse de Sillé regroupée autour de son église Saint-Étienne (abattue en 1792) est attestée dès le début du VIIe siècle sur le versant d’une vallée bordée par un ruisseau : le Ruban.

Une baronnie puissante

Louis Boudan, Veüe de la ville de Sillé le Guillaume, dans le Maine, a Six lieües de la Ville du mans, 1695. Source gallica.bnf.fr / BnF

Louis Boudan, Veüe de la ville de Sillé le Guillaume, dans le Maine, a Six lieües de la Ville du mans, 1695. Source : gallica.bnf.fr

Dans la première moitié du XIe siècle Guillaume bâtit la première forteresse (mentionnée dès 1070). Premier seigneur de Sillé il donne son nom à la commune. Participant à la défense de la frontière du comté du Maine avec la Normandie, le château est aussi à un carrefour de voies de communication et contrôle le chemin Montois (ancienne voie romaine).

La baronnie de Sillé est l’une des plus importantes du Maine. Elle est tenue à foi et hommage du comte du Maine et de l’évêque du Mans. A ce titre, le seigneur de Sillé est l’un des quatre vassaux dont le devoir est de porter le prélat le jour de son intronisation.

L’importance politique de la baronnie se concrétise au milieu du XIIIe siècle, avec la fondation d’un chapitre de douze chanoines, et de leur collégiale, au service du seigneur de Sillé.

Aux XIVe et XVe siècles, Sillé est au cœur de la guerre de Cent Ans. Entre 1419 et 1449, la forteresse change de mains six fois.

Elle n’est restituée qu’en 1450 à la baronne Anne de Sillé. Celle-ci vend sa baronnie qui sera racheté par Bertrand de Beauvau en 1463.

Un château peu à peu délaissé

A partir du XVe siècle, la baronnie de Sillé voit se succéder à sa tête plusieurs familles laissant chacune une trace sur le château ou la ville.

A la fin du XVe siècle, les Beauvau reconstruisent le château en le dotant d’une tour d’artillerie. Au cours du XVIe siècle, les Montejean, héritier de Anne de Sillé, rachètent la baronnie.

La famille d’Acigné participe à la fondation du premier collège.

La famille de Cossé-Brissac fonde le couvent des Minimes en 1623. En 1681, Marie de Cossé, sans descendance, vend la baronnie à Louis XIV pour son fils légitimé le comte du Vermandois. A la mort de ce dernier, sa soeur Marie Anne de Bourbon et princesse de Conti hérite de la baronnie.

Jusqu’à la Révolution Française, Sillé reste aux mains de la famille de la Vallière et la famille Châtillon. Trop éloigné de la cour royale, le château est délaissé et l’exploitation du domaine seigneurial est confiée à un fermier général.

 

Une cité au commerce florissant

Le commerce du fil et de l’étamine

Marché place Saint-Etienne, vers 1900. Coll. Privée

Au cours du Moyen-âge, le passage des nombreux pèlerins, permet au bourg de Sillé de développer un quartier marchand et artisanal (tisserands, forgerons, aubergistes). En 1120, Robert de Sillé y autorise l’ouverture de halles en bordure de cette route.

Sillé-le-Guillaume est avant la Révolution l’une des villes les plus commerçantes du Haut Maine. En 1726, la ville devient le siège d’un grenier à sel. Elle produit de l’étamine et des toiles de chanvre et de lin, et vend des laines, des fils, des plumes, et des vieux linges. Un bureau des toiles se tient au-dessus des halles. Les tanneries sont réputées. Le marché Sillé est reconnu comme l’un des plus importants marchés de fil de chanvre de la Sarthe. S’y ajoutent les produits agricoles (froment, seigle, orge, avoine, sarrasin) et l’élevage. En 1786, la forêt est aménagée pour en faciliter son exploitation. Elle fait l’objet de prélèvement de bois pour l’affouage des forges voisines.

Au XVIIIe siècle l’importance du marché du mercredi est reconnue. Cinq grosses foires annuelles s’y tiennent, l’une des plus importante étant la foire Saint-Michel. Après la Révolution Française, on compte sept foires. Près de cinquante auberges permettent de loger la foule qui se presse les jours de marchés et de foires.

Le bouleversement du train

Gare de Sillé-le-Guillaume, vers 1900. Coll. privée

Administrativement, en 1793, Sillé-le-Guillaume (brièvement rebaptisée Sillé-la-Montagne) est chef-lieu de district et de canton. En 1801, la ville fait partie de l’arrondissement du Mans.

L’arrivée en 1856 du premier train de la ligne Paris-Rennes en gare de Sillé provoque d’importants bouleversements dans le paysage urbain. En 1849, des prairies situées à proximité de l’emplacement de la future gare sont urbanisées. Avec sa gare marchande, le train affirme la réputation commerciale de la ville.

En 1870-1871, le QG du général Chanzy s’installe provisoirement dans la maison Bachelier (actuelle mairie). C’est en 1870 que Léon Besnardeau, papetier-libraire de Sillé, crée les premières cartes postales illustrées française pour les soldats du camp des Bretons de Conlie.

 

 

 

Le développement touristique

Coco-Plage – Embarcadère sur l’Etang. Coll. privée

Durant la guerre de 1914-1918, Sillé est le premier lieu de formation de l’armée polonaise. L’une des baraques du camp est utilisée par M. Richefeu dit Coco pour sa guinguette surnommé Coco-Plage au bord du Grand Étang en 1923/1924.

En 1925, l’héritière des terres de Sillé, Simone de Crussol d’Uzès (1870-1946), duchesse de Luynes, vend la forêt de Sillé aux Domaines à condition que M. Richefeu soit autorisé à poursuivre son activité. Du 6 juin au 11 août 1944, la gare, les installations ferroviaires et le camp allemand près de l’étang sont visés par l’aviation alliée. Les installations de Coco Plage sont détruites. La reconstruction sera le point de départ d’un nouvel élan touristique.

En ce début de XXIe siècle, Sillé-le-Guillaume est  par son histoire et ses installations la deuxième destination touristique en Sarthe.

 

A Sillé-le-Guillaume, on prend un bain d’histoire et de verdure !

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